La scène artistique belge occupe aujourd’hui une place de choix en Europe. Entre Bruxelles, Anvers, Gand ou encore Liège, le pays s’impose comme un véritable laboratoire de création où se croisent peinture, dessin, vidéo, performance et installations. De nombreux artistes visuels belges sont désormais repérés par les grandes institutions internationales, les galeries influentes et les collectionneurs.
C’est dans ce contexte dynamique qu’une célèbre revue culturelle française, « L’Œil », a consacré en février 2020 un numéro spécial à la Belgique. Le magazine y présentait notamment « 10 artistes belges à suivre à tout prix » et décrivait le pays comme « une terre foisonnante d’artistes ». Un constat qui se confirme encore aujourd’hui, au vu de la richesse et de la diversité des pratiques.
Dans cet article, nous vous proposons un tour d’horizon de quelques-uns des meilleurs artistes visuels belges, à découvrir ou à redécouvrir si vous vous intéressez à la création contemporaine.
Michel Leonardi

Installé entre Bruxelles et Paris, Michel Leonardi s’affirme comme une figure singulière de la scène artistique contemporaine. Son travail mêle peinture, image et installation, avec une attention particulière portée aux jeux de lumière et aux superpositions de plans visuels.
Plutôt que de représenter le réel de manière descriptive, l’artiste préfère en proposer des fragments, des échos, des impressions. Il brouille les contours, laisse affleurer des silhouettes, des textures, des teintes suspendues, comme si l’image était en train d’apparaître ou de disparaître sous nos yeux. Ses œuvres interrogent ainsi notre mémoire visuelle, la façon dont nous recomposons les souvenirs, et la part de fiction que nous projetons sur ce que nous croyons voir.
Hannelore Van Dijck

Hannelore Van Dijck s’est fait connaître par son approche singulière du dessin et de la matière. Son travail oscille entre abstraction et traces presque sculpturales, créant des œuvres qui semblent à la fois fragiles et puissantes. Elle explore souvent les notions de répétition, de gestes et de temps, comme si chaque trait portait en lui une mémoire.
Ses pièces, souvent de grand format, invitent le spectateur à se rapprocher, à observer les détails et les textures. Loin d’un simple exercice formel, son œuvre interroge notre perception et la façon dont nous lisons les surfaces, les ombres et les vides.
Léa Belooussovitch

Installée à Bruxelles, Léa Belooussovitch s’est imposée comme une voix incontournable de la scène belge. Elle travaille à partir d’images – souvent issues des médias – qu’elle transforme en dessins flous et vibrants, réalisés au crayon de couleur ou au pastel sur feutre.
Plutôt que de montrer frontalement la violence ou le drame, l’artiste choisit de dissoudre l’image pour en retenir uniquement une atmosphère, une lumière, une émotion. Ses œuvres questionnent ainsi la manière dont nous consommons les images d’actualité et la distance que nous prenons, ou non, avec elles.
Hana Miletić

Hana Miletić développe une pratique à la croisée de la sculpture, du textile et de la photographie. Elle s’intéresse particulièrement aux gestes de réparation et de transformation, qu’elle observe dans l’espace public, puis réinterprète dans ses œuvres.
En tissant ou en reproduisant certains éléments du quotidien – rubans adhésifs, morceaux de plastique, tissus improvisés – elle donne une nouvelle visibilité à des détails que l’on ignore souvent. Sa démarche, à la fois poétique et politique, interroge les notions de soin, de réparation et de fragilité sociale.
Kasper Bosmans

Kasper Bosmans est connu pour ses œuvres qui mêlent symboles, récits et motifs historiques. Ses peintures, installations et objets s’inspirent aussi bien du folklore que de la politique, de la nature ou des mythologies locales.
Son travail fonctionne souvent comme un système de signes à décrypter : chaque motif renvoie à une histoire, un événement ou un contexte précis. En jouant avec ces références, l’artiste construit un univers visuel ludique mais profondément réfléchi, qui questionne notre manière de raconter le monde.
Rinus Van de Velde

Figure marquante de la scène belge, Rinus Van de Velde s’est d’abord fait connaître par ses grands dessins au fusain, proches de la narration et du storyboard. Il y met en scène des personnages – parfois son propre alter ego – plongés dans des situations fictives, inspirées aussi bien de la littérature que du cinéma.
Depuis quelques années, il étend sa pratique à la vidéo, à l’installation et à la scénographie, créant de véritables univers immersifs. Entre réalité et fiction, son œuvre interroge la notion d’identité, de rôle et de mise en scène de soi.
Fabrice Samyn

Fabrice Samyn développe une œuvre polymorphe, qui touche à la peinture, à la sculpture, à la performance et parfois à la danse. Il s’intéresse particulièrement au rapport au temps, à la mémoire, au sacré et à la contemplation.
Ses œuvres, souvent empreintes de spiritualité, invitent à ralentir, à regarder autrement, à ressentir. Par des gestes précis, des matières choisies et des références à l’histoire de l’art, il crée des expériences esthétiques qui sollicitent autant le regard que le corps.
Charles-Henry Sommelette

Charles-Henry Sommelette fait partie de cette nouvelle génération d’artistes belges qui n’hésitent pas à croiser les médiums. Son travail peut inclure peinture, dessin, objets ou installations, avec un fort intérêt pour la narration visuelle et les associations d’images.
Ses œuvres jouent souvent sur le décalage, l’humour ou l’étrangeté. Il construit des univers où le quotidien bascule vers le surréel, dans une tradition qui n’est pas sans rappeler certains grands noms de l’histoire de l’art belge.
Eva L’Hoest

Eva L’Hoest explore les liens entre image numérique, vidéo, sons et nouvelles technologies. Ses œuvres, souvent immersives, plongent le spectateur dans des paysages mentaux ou des environnements hybrides, à mi-chemin entre réalité et virtualité.
En manipulant données, images scannées ou modélisations 3D, elle questionne notre rapport aux écrans, à la mémoire et aux traces que nous laissons dans le monde numérique. Sa pratique s’inscrit pleinement dans les enjeux contemporains de l’art visuel.
Ariane Loze

Artiste et réalisatrice, Ariane Loze se distingue par ses films et vidéos dans lesquels elle endosse souvent tous les rôles : actrice, scénariste, réalisatrice, monteuse. Ses œuvres explorent les dialogues intérieurs, les tensions sociales et les dynamiques de pouvoir à travers des mises en scène minimalistes mais très précises.
En jouant plusieurs personnages à la fois, elle interroge la construction de l’individu, les multiples voix qui nous traversent et les récits que l’on se raconte. Ses films sont régulièrement présentés dans des galeries, des centres d’art et des festivals.
Emmanuel Van der Auwera

Emmanuel Van der Auwera travaille principalement avec la vidéo, l’installation et des dispositifs d’images complexes. Il s’intéresse à la manière dont les médias, les réseaux et la technologie façonnent notre perception du réel.
Ses œuvres abordent des sujets sensibles – violence, surveillance, information – sans jamais tomber dans la démonstration. Il préfère révéler les mécanismes, les cadres de vision, les angles morts. Son travail, souvent présenté dans des institutions de premier plan, fait de lui l’un des artistes belges les plus suivis à l’international.
Conclusion
La scène artistique belge confirme, à travers ces parcours singuliers, sa réputation de territoire d’expérimentation et de liberté créative. Entre pratiques textiles, vidéo, installation, dessin ou performance, ces artistes explorent des enjeux contemporains majeurs : mémoire, image médiatique, technologies, identités, territoire ou encore fragilités sociales, dans un contexte culturel aussi dynamique que celui des casinos en ligne internationaux de Belgique.
Qu’ils travaillent à Bruxelles, à l’international ou entre plusieurs villes européennes, tous contribuent à faire rayonner la Belgique bien au‑delà de ses frontières. Pour le public français comme pour tout amateur d’art contemporain, suivre ces créateurs et créatrices, c’est saisir la vitalité d’une scène visuelle en perpétuelle évolution et découvrir des œuvres qui bousculent le regard autant qu’elles nourrissent la réflexion.