Historiquement, les peintures à l’aquarelle sont présentées encadrées derrière une vitre, car elles sont réalisées sur du papier qui peut être taché par la saleté et la poussière, ne peut pas être nettoyé à l’eau et se gondole avec l’humidité. De plus, la peinture aquarelle elle-même est vulnérable à une re-dissolution au contact de l’eau. Que faire si l’on souhaite peindre une aquarelle sur un support autre que le papier, moins sensible à l’eau comme la toile — existe-t-il un moyen de rendre la peinture aquarelle permanente afin qu’elle puisse être encadrée sans vitrage, comme une peinture à l’huile ?
Pour clarifier, il n’est pas nécessaire de vernir une aquarelle et le vernissage n’est généralement pas pratiqué pour les aquarelles traditionnelles. Cependant, un intérêt a récemment émergé pour le vernissage des aquarelles, car certains artistes souhaitent peindre sur toile ou monter le papier sur des panneaux de bois et présenter leurs œuvres sans verre, tout en appréciant l’aspect différent qu’offre une aquarelle vernie.

Utiliser l’acrylique comme de l’aquarelle
Une solution consiste à peindre avec de l’acrylique en couches transparentes et légères, ou en travaillant dans le frais (humide sur humide), afin d’obtenir un rendu proche de l’aquarelle, tout en bénéficiant d’une peinture résistante à l’eau une fois sèche. Certains concours d’aquarelle ouverts aux candidatures acceptent des acryliques réalisées de cette manière. Le seul véritable inconvénient est que, contrairement à l’aquarelle, la peinture ne se réactive pas une fois sèche, ni sur l’œuvre ni sur la palette. Or, de nombreux artistes tirent parti de la capacité de l’aquarelle à se redissoudre pour retirer (soulever) de la couleur du papier pendant le processus; pour eux, c’est un aspect essentiel de leur façon de peindre.

Si vous souhaitez utiliser l’acrylique à la manière de l’aquarelle, sachez qu’une acrylique très diluée peut manquer de liant et ne pas devenir imperméable. Vous pouvez y remédier en utilisant une acrylique fluide ou une encre acrylique pour obtenir une consistance de lavis tout en conservant suffisamment de liant pour un séchage imperméable, car vous n’aurez pas besoin d’ajouter autant d’eau pour créer le lavis. L’emploi d’un médium pour aérographe à la place de l’eau permet également de fluidifier la peinture sans en appauvrir le liant acrylique, ce qui fonctionne très bien.
Les acryliques très fluides sont tout aussi concentrées en couleur que les peintures épaisses (heavy body), mais ne contiennent pas d’épaississants ajoutés; vous n’avez donc pas besoin de les diluer autant pour obtenir un lavis. Vous pouvez ajouter un agent de dispersion/fluage (flow release) au mélange acrylique ou l’appliquer sur le papier pour faciliter des lavis réguliers (il empêche la formation de perles), et vous pouvez appliquer un apprêt spécial aquarelle (watercolour ground) si vous peignez sur toile.

Utiliser Aqua-Fix
Une autre solution consiste à utiliser Schmincke Aqua-Fix, un liquide qui, mélangé à la peinture aquarelle, lui permet de sécher en devenant résistante à l’eau. Cela peut aussi être utile pour peindre en couches dans une aquarelle classique. Attention toutefois: si vous le mélangez directement à la peinture dans le godet, la peinture durcira et sera inutilisable; l’idée est donc d’utiliser l’Aqua-Fix à la place de l’eau sur le pinceau et sur la palette. Cela rend l’aquarelle un peu plus proche de l’acrylique.

Utiliser un vernis ou un fixatif
Une autre option pour rendre votre aquarelle moins vulnérable à l’humidité consiste à appliquer un vernis ou un fixatif sur la peinture terminée. Un vernis à appliquer au pinceau et à base d’eau n’est pas une bonne idée, car il risquerait d’étaler la peinture. En revanche, un fixatif en spray, ou un vernis au pinceau qui n’est pas à base d’eau, ne réhumidifiera pas la couche picturale. L’objectif était de voir lesquels fonctionnent le mieux.
Il existe deux produits spécifiquement conçus pour sceller l’aquarelle : le Fixatif pour aquarelle Schmincke, en aérosol, et le Vernis pour aquarelle Daler-Rowney, un liquide épais à appliquer au pinceau. Il s’agissait de vérifier leur efficacité et de voir si d’autres vernis à base de solvants pouvaient aussi convenir. Certains artistes utilisent également de la cire pour sceller leurs peintures, donc cette option a été testée elle aussi.
Les fixatifs et vernis suivants ont été testés en 1, 2 et 3 couches :
- Fixatif pour aquarelle Schmincke (spray)
- Fixatif pour pastel Jackson’s (spray)
- Golden Archival Varnish Mat (spray)
- Vernis pour aquarelle Daler-Rowney (au pinceau)
- Vernis pour tableaux Roberson Mat (au pinceau)
- Vernis pour tableaux à la cire d’abeille Roberson (à frotter)
- Médium à la cire froide Gamblin (à frotter)
Voici les questions auxquelles ces tests devaient répondre :
- Est-ce que ces produits perturbent la peinture lors de l’application ?
- Comment modifient-ils l’aspect mat de la peinture ?
- Assombrissent-ils ou éclaircissent-ils les couleurs ?
- Quel est leur niveau d’imperméabilité ?
- Combien de couches faut-il appliquer pour obtenir une bonne résistance à l’eau ?
- Se comportent-ils différemment sur papier et sur toile recouverte d’un apprêt absorbant ?
- Le vernis Daler-Rowney est à base d’alcool : avec quel alcool nettoie-t-on les pinceaux, et peut-on aussi le diluer avec celui-ci ?
- Le fixatif aquarelle Schmincke est-il différent d’un fixatif pour pastel ?
- Le vernis pour aquarelle Daler-Rowney est-il différent d’un vernis solvanté type « picture varnish » ?
- Un vernis en spray à base de solvants, comme le Golden MSA, fonctionnerait-il ?
Quelques points à considérer avant d’essayer
Il y a plusieurs éléments à garder à l’esprit si vous envisagez de vernir une aquarelle.
- L’ajout d’un vernis sur une aquarelle va modifier l’aspect et le “ressenti” de l’œuvre, parfois légèrement, parfois de façon plus marquée.
- Le vernissage d’une aquarelle est une opération non réversible; comme pour toute nouvelle technique, il est donc préférable de s’entraîner d’abord sur un échantillon de test.
- Une fois l’œuvre vernie, vous ne pourrez plus ajouter de peinture aquarelle sur la surface.
- Comme le papier est très absorbant, tout vernis appliqué en surface va pénétrer dans les fibres et devenir un ajout permanent, impossible à retirer. Cela peut requalifier l’aquarelle en œuvre “techniques mixtes” et, selon certains organismes (sociétés d’aquarelle, musées, collectionneurs, restaurateurs), l’exclure de la catégorie aquarelle.
- Enfin, il faut choisir le type de finition. Certains artistes apprécient beaucoup l’effet d’un vernis brillant, tandis que d’autres trouvent qu’il donne un aspect proche du découpage; ils privilégient alors un vernis mat, qui modifie moins l’apparence de la peinture d’origine.

Vernir une aquarelle : résultats des tests
Les nuanciers (tableaux de test)
J’ai préparé des tableaux avec de l’aquarelle appliquée en deux épaisseurs — un lavis très dilué et deux couches de peinture plus épaisse — en quatre couleurs, sur deux supports : du papier aquarelle Canson Moulin du Roy satiné (grain fin / hot pressed) et un panneau toile enduit avec l’apprêt aquarelle fin Schmincke. J’ai utilisé les aquarelles Jackson’s Artist Watercolours en Phthalo Green Deep, French Ultramarine Light, Burnt Sienna et Cadmium Red.
La surface toile a été préparée avec trois couches de Schmincke Aqua Primer fine, la dernière lissée au couteau à palette, sur un Jackson’s Premium Cotton Canvas Board. J’ai laissé sécher au toucher entre les couches, puis j’ai laissé durcir pendant quatre jours. C’était très agréable à peindre et très absorbant : les couleurs séchaient un peu plus claires que sur papier, mais de façon uniforme, sans traces. La surface était très plane, sans besoin de tendre le papier. On distinguait légèrement la texture de la toile et le toucher rappelait un suède lisse.
J’ai ensuite appliqué le fixatif ou le vernis en colonnes de 0, 1, 2 et 3 couches. Une fois sec, j’ai passé un pinceau humide sur les couleurs en essayant de les réhumidifier. Toutes les couleurs sans fixatif (0 couche) se réactivaient facilement, même si l’aquarelle appliquée sur la couche absorbante du panneau toile était plus difficile à réhumidifier que celle sur papier aquarelle. Elle était davantage absorbée par la surface et mieux fixée. Cela se vérifiait particulièrement sur les lavis légers en une seule couche. À mesure que j’ajoutais des couches de peinture plus épaisses, les couches supérieures des aquarelles non vernies se réactivaient plus facilement.
Comme la photographie de la brillance nécessite d’incliner l’œuvre — ce qui peut la faire paraître blanche plutôt que brillante sur les photos — la description des résultats peut apporter plus d’informations que les images.
Dans les résultats ci-dessous, j’ai regroupé les sept vernis en trois catégories : en spray, à appliquer au pinceau et à frotter (au chiffon).
The Spray Varnishes and Fixatives
By applying a few coats these can be used alone or you can apply just one or two coats to stop smearing and then carefully brush on a water-based varnish.
A matt varnish creates the least change in the appearance of the painting. If you wish to apply a few coats of matt varnish it is best to begin with gloss in order to retain clarity and only use matt for the last coat. If you were to apply all the coats in matt the result could be a dusty look from the many layers of matting solids. The dusty lightening is most visible on dark colours, so you may also wish to use a gloss varnish on a dark painting and only use matt on a lighter painting.
For these tests I sprayed the coats lightly and evenly from about 25cm distance.

Fixatif aquarelle Schmincke (spray)
Fixation
Pour protéger la peinture de l’humidité, il faut appliquer davantage de fixatif sur une aquarelle sur papier que sur une couche d’apprêt aquarelle (watercolour ground) appliquée sur toile. Sur la toile traitée, un lavis d’aquarelle nécessite deux couches pour toutes les couleurs que j’ai testées, tandis qu’une peinture appliquée plus épaisse demande deux couches pour certaines couleurs (Cadmium Red et Burnt Sienna) et trois, voire quatre couches, pour d’autres (Phthalo Green Deep, French Ultramarine Light). Il serait donc logique d’appliquer trois ou quatre couches sur la plupart des peintures afin d’obtenir une fixation complète. Sur papier, il faut au moins quatre couches pour une application plus chargée en peinture. À l’exception du Phthalo Green, qui a posé un gros problème: il ne se fixait pas sur papier, que ce soit en lavis ou en couche plus épaisse. J’ai essayé la même couleur dans une autre marque, Daniel Smith, et j’ai constaté le même problème.
Brillance de surface et changement de couleur
La surface devenait plus brillante à chaque couche. Deux couches donnent un rendu mat ou satiné selon la couleur utilisée, et trois couches donnent un rendu satiné à brillant, là encore selon la couleur. Le fixatif n’a pas assombri les couleurs et ne les a pas modifiées, quelle que soit l’application. Même si Schmincke indique qu’après quelques couches les couleurs peuvent foncer, je n’ai pas observé ce phénomène.

Fixatif pour pastel Jackson’s (spray)
Comme un fixatif pour pastel est une résine mate en spray — en somme un vernis léger — j’ai pensé l’ajouter aux tests.
Fixation
Deux couches suffisent pour la plupart des couleurs, et trois couches sont nécessaires pour le vert phtalo. Il faudrait donc prévoir trois couches pour la majorité des peintures. C’est identique sur papier, que la peinture soit appliquée en lavis léger ou en couche plus épaisse.
Brillance de surface et changement de couleur
Aucun changement de couleur. Chaque application rend la surface un peu plus brillante, mais de façon mouchetée, ce qui rend l’effet plus subtil.

Vernis MSA Archival Golden (mat) (spray)
C’est un vernis extrêmement bien conçu. Mais il dégage une forte odeur persistante : il est donc préférable de le pulvériser à l’extérieur et de laisser l’œuvre s’aérer au moins une journée avant de l’emballer. L’odeur de solvant peut d’ailleurs rester sur l’œuvre.
Fixation
Sur un apprêt absorbant, il a fallu une couche pour la peinture en lavis et deux couches pour la peinture plus épaisse. Sur papier, il a fallu une couche de plus dans chaque cas.
Brillance de surface et changement de couleur
Sur la peinture en lavis sur papier, il n’y a eu aucun changement de couleur ni de brillance. Sur la peinture épaisse sur papier, toutes les couleurs sauf l’outremer sont devenues plus profondes, tandis que le bleu est devenu plus clair. Sur l’apprêt absorbant, la couleur de la peinture a très peu changé. Il n’y a eu aucun changement de brillance sur l’un ou l’autre support.
Agiter l’aérosol
Le vernis en spray se décante dans la bombe, et le tube de la buse plonge dans la partie plus épaisse au fond. Il faut donc bien agiter pour mélanger la fraction épaisse et la fraction plus fluide, sinon le produit peut sortir en « crachotant » ; et s’il s’agit d’un vernis mat, il faut aussi remettre correctement en suspension l’agent matant, sinon le vernis peut devenir brillant ou laisser des traces. Cela signifie qu’il faut secouer la bombe pendant deux minutes complètes. Cela peut sembler long : choisissez une chanson ou regardez la vidéo de Golden pendant ces deux minutes, le temps d’agiter la bombe.
Les vernis solvantés à appliquer au pinceau
Ces vernis sont à base de solvants (white spirit ou alcool), ils ne réactivent donc pas l’aquarelle sèche comme le ferait un vernis à base d’eau.
Vernis aquarelle Daler-Rowney (à appliquer au pinceau)
Il a une légère odeur d’alcool à brûler, un peu “médicale”, qui disparaît rapidement. Il est épais comme du miel et un peu difficile à étaler en couche fine. J’ai donc dilué légèrement le vernis avec de l’alcool dénaturé (alcool à brûler) pour la première couche. Les deuxième et troisième couches n’ont pas été diluées. Il sèche assez vite : si l’on continue à passer le pinceau au moment où le vernis commence à tirer, le rendu devient un peu plus mat, c’est ce que j’ai fait pour la deuxième couche. Ensuite, la troisième couche a été appliquée rapidement, sans dilution, puis laissée à sécher sans y toucher.

Fixation
Qu’il soit dilué, brossé pendant le séchage ou appliqué en couche épaisse, les trois méthodes ont permis de sceller l’aquarelle en une seule couche, aussi bien sur papier que sur un apprêt pour aquarelle.
Brillance de surface et changement de couleur
Les trois méthodes d’application ont assombri les couleurs sur le papier comme sur la toile, et cela était encore plus visible sur les couleurs foncées. La brillance, en revanche, dépendait de la méthode d’application. Le vernis dilué et le vernis brossé pendant le séchage étaient moins brillants, mais de manière peu homogène. Une application directement depuis le flacon donne une finition très brillante, effet mouillé.
Solvants pour le vernis aquarelle Daler-Rowney
J’ai testé quatre fluides à base d’alcool pour voir s’ils pouvaient servir à diluer le vernis Daler-Rowney et à nettoyer le pinceau ensuite : Liquitex Pen Cleaner, Pinata Cleaner, Pinata Extender et alcool à brûler (methylated spirits). Le Liquitex ne fonctionne pas pour cet usage, les autres ont bien marché. Nous ne stockons pas l’alcool à brûler, car il nécessite désormais une licence spéciale ; vous devrez donc l’acheter dans votre magasin de bricolage local si vous souhaitez l’utiliser. Les produits Pinata sont vendus en très petits flacons, donc si vous pouvez vous procurer de l’alcool à brûler, ce sera le meilleur choix. J’ai également testé le Gamsol, en étant presque sûre que cela ne fonctionnerait pas, et j’avais raison. Les solvants pour peinture à l’huile ne dilueront pas ce vernis. Un solvant pour peinture à l’huile rendra le vernis présent sur votre pinceau gommeux et ne le nettoiera pas.
Vernis à tableau mat Roberson (à appliquer au pinceau)
Comme il s’agit d’un vernis mat, il faut bien le secouer pour incorporer l’agent matifiant, sinon le vernis sera strié. L’agent matifiant utilisé est de la cire microcristalline.
Fixation
Deux couches sont nécessaires pour sceller la surface, aussi bien sur papier que sur toile. La surface était légèrement cireuse et l’eau perlait dessus lorsque j’ai passé un pinceau humide.
Brillance de surface et changement de couleur
Je l’ai testé deux fois : dans le premier test, il n’y a eu aucun changement de couleur ; dans le second, les couleurs foncées ont été considérablement éclaircies, je pense donc avoir appliqué des couches plus épaisses. Si vous souhaitez conserver la saturation de vos couleurs, appliquez des couches fines ou, comme avec d’autres vernis, utilisez le mat uniquement comme couche finale.
Il n’y a eu aucun changement dans la brillance de la peinture, elle avait le même aspect que sans vernis.
Les vernis à la cire d’abeille
Ces deux vernis à base de cire d’abeille — le vernis à la cire d’abeille Roberson et le médium Gamblin — sont très similaires. On note une différence d’odeur à l’application : le Roberson sent le white spirit, tandis que le Gamblin a très peu d’odeur. Une fois le solvant évaporé, les deux laissent l’œuvre avec une légère odeur de cire d’abeille, plutôt agréable.
Aucun de ces produits n’est présenté comme un vernis pour aquarelle et aucun des fabricants ne mentionne qu’il peut être utilisé sur papier. Pourtant, les artistes utilisent ces cires et des médiums cireux similaires pour protéger des aquarelles depuis au moins huit ans, sans problèmes notables, et cette pratique est devenue très populaire ces dernières années. La cire d’abeille est utilisée comme médium pictural et comme agent de conservation depuis des milliers d’années. Elle offre une finition stable et durable sur le bois, la toile, la peinture et le papier.

Application
Ces vernis sont des pâtes épaisses et peuvent être difficiles à appliquer au pinceau ; on les frotte donc généralement comme du cirage. J’ai vu beaucoup d’artistes les appliquer au doigt, mais si vous ne souhaitez pas mettre de solvant en contact avec la peau, vous pouvez utiliser un chiffon non pelucheux ou des gants pour appliquer la cire par mouvements circulaires afin de recouvrir toute la peinture. De mon côté, j’ai utilisé un sac de congélation, avec le doigt dans un coin, pour frotter la cire. Essuyez tout excédent.
Une fois sec, 24 heures plus tard, vous pouvez lustrer avec un chiffon non pelucheux pour obtenir une brillance satinée. J’ai attendu une heure entre chaque couche. Pour les deux marques, les résultats ont montré qu’une seule couche suffisait à rendre la peinture résistante à l’eau. Cependant, lorsque j’ai lustré cette couche unique pour lui donner un aspect satiné, mon chiffon s’est retrouvé taché de couleur. Avec deux couches, ce n’était pas le cas. Il faut donc deux couches pour que l’œuvre soit parfaitement scellée.
La seule différence notable entre les deux semble être que le Gamblin reste un peu plus poisseux, encore davantage après lustrage. C’est un médium pour peinture à l’huile et il contient peut-être moins de résine qu’un produit conçu comme vernis. Une surface poisseuse est un inconvénient. Le Roberson Beeswax était légèrement poisseux, mais moins, et après lustrage cet effet a presque entièrement disparu.
Vernis à tableau à la cire d’abeille Roberson (à frotter)
La surface sèche n’est pas aussi collante que celle du Gamblin, sans doute parce qu’il est spécialement conçu pour le vernissage. Les instructions sur le pot indiquent qu’il peut rester poisseux s’il n’est pas lustré. J’ai constaté que les parties non lustrées étaient légèrement poisseuses, mais bien moins que le Gamblin. Il n’était plus poisseux après lustrage, mais présentait alors une brillance satinée.
Fixation
Deux couches sont nécessaires pour que la peinture soit totalement scellée.
Brillance de surface et changement de couleur
Aucun changement de couleur et finition mate cireuse, sauf si vous lustrez le vernis, auquel cas il devient satiné.

Médium à la cire froide Gamblin (à frotter)
La surface reste légèrement poisseuse, encore davantage après lustrage. C’est un médium pour peinture à l’huile et il contient peut-être moins de résine qu’un produit conçu comme vernis.
Fixation
Deux couches sont nécessaires pour que la peinture soit totalement scellée.
Brillance de surface et changement de couleur
Aucun changement de couleur et finition mate cireuse, sauf si vous lustrez le médium, auquel cas il devient satiné.
Résumé des résultats
Tous les vernis et fixatifs non aqueux permettent de rendre l’aquarelle résistante à l’eau, qu’ils soient à base de white spirit (essence minérale) ou d’alcool. Cependant, certains nécessitent davantage de couches, et d’autres modifient la brillance de l’œuvre ou la couleur de la peinture.
Si vous peignez sur un support en bois apprêté ou une toile apprêtée ayant reçu trois couches de ground pour aquarelle (apprêt absorbant), vous partez avec un avantage : la peinture adhère mieux au support et nécessite une couche de vernis de moins qu’une aquarelle réalisée sur papier.
Sprays :
Les sprays déposent la couche la plus fine ; il faut donc au moins trois ou quatre couches. Certaines couleurs étaient plus difficiles à sceller que d’autres. Certains vernis devenaient plus brillants au fil des couches, tandis que d’autres éclaircissaient la couleur lorsque l’on multipliait les couches de vernis mat.
Vernis à appliquer au pinceau :
Les vernis au pinceau ont très bien fonctionné. Le vernis Daler-Rowney, à base d’alcool, était très brillant. Comme ils sont tous similaires au vernis à tableau de Roberson, n’importe quel vernis à tableau pour peinture à l’huile devrait convenir ; si vous le souhaitez mat, choisissez un vernis à tableau mat.
Vernis cireux à frotter :
Les vernis et médiums cireux à frotter ont très bien fonctionné. Ils ne provoquaient qu’un léger changement sur l’œuvre, ne nécessitaient que deux couches et avaient une faible odeur. Certains restent un peu poisseux et d’autres doivent être lustrés le lendemain pour éliminer toute sensation de collant. D’autres marques devraient fonctionner tout aussi bien que celles testées ici.
Montage d’une aquarelle scellée sur un panneau de bois
L’encadrement sous verre convient à la plupart des artistes, mais sans verre musée, les reflets posent problème et, pour les grandes aquarelles, l’encadrement peut être coûteux ou difficile. Bien qu’aucune solution ne protège une aquarelle sur papier aussi bien qu’un encadrement approprié, peut-on la traiter pour l’exposer sans cadre ?
Si vous souhaitez sceller votre aquarelle sur papier puis la monter sur un panneau, cet article de blog sur le montage d’une toile sur panneau vous sera utile, la technique étant la même :
Réaliser un panneau pour peinture sur toile. La seule différence sera de centrer l’œuvre terminée sur le panneau. Si vous devez recadrer légèrement le papier, faites-le en laissant quelques millimètres de marge régulière tout autour ; placez l’œuvre face contre table, posez le panneau, face encollée vers le bas, par-dessus en veillant à conserver la même marge tout autour. Une fois l’ensemble lissé, mis sous poids et sec, vous pourrez affleurer les bords au couteau.
Testez d’abord la méthode avec une œuvre moins précieuse pour voir si le rendu vous convient.
Longévité
Tous ces produits offrent une bonne longévité (souvent appelée « archivabilité ») lorsqu’ils sont utilisés avec l’huile et l’acrylique sur toile et sur papier. Il ne devrait pas y avoir de différence lorsqu’ils sont employés avec l’aquarelle. Ce sont des matériaux de qualité artistique et, une fois les solvants évaporés, il ne reste que de la résine ou de la cire. Certains sont spécifiquement étiquetés pour l’aquarelle, mais ils conviennent tous à cet usage.



